Après l'élimination de Cambyse, le lieutenant Darius est nommé roi. C'est l'hippomancie qui l'a désigné : son cheval a henni le premier. Le nouveau souverain va trouver au palais un étranger, déporté de Juda, Daniel. Cet homme, ce prophète, a déjà servi plusieurs rois comme conseiller : entre Darius et lui vont s'établir des rapports étranges. L'important, dans leur dialogue, c'est ce qui n'est pas dit. Daniel parle peu. "Comme tu sais te dérober quand tu te confies ! " lui dit Darius. Pris au piège de ses propres décrets, Darius va être obligé de faire jeter Daniel dans la fosse aux lions. Mais on sait que les fauves royaux ont épargné le prophète. Darius retrouve avec bonheur les silences de son confident. Le roi, parfois, se montre aussi subversif que le prophète. "... les gens sont indifférents. Peu leur importe le gouvernant, ils le méprisent. Ils n'ont pas de haine, ils pensent seulement qu'un maître n'est maître que par tromperie ou cruauté. Régner est pour eux signe d'inintelligence". Librement inspiré d'Hérodote et du livre de Daniel, jouant de l'anachronisme, ce récit nous apporte les renversements de perspective dont Jean Grosjean est coutumier : "Un boeuf ne sait pas que c'est le ciel qui tire la terre en sens inverse sous ses pieds et sous le soc".
Darius
Jean Grosjean
Éditeur : Gallimard (24 janvier 1983)
Langue : Français
Broché : 120 pages
ISBN-13 : 978-2070248063
Dimensions : 10.5 x 1.1 x 19.5 cm